Bonheur des entrepreneurs chinois en Afrique
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Des ressortissants chinois vont en Afrique depuis les années 60, d’abord dans le cadre de contrats de coopérations binationaux, puis ensuite comme aventuriers entrepreneurs poussés par la fièvre de la Réforme et de l’Ouverture. « A cette époque, le cercle des Chinois partant outre-mer en Afrique était très restreint. Quand je rencontrais par hasard quelques passagers chinois dans un avion local, je constatais souvent que tout le monde se connaissait. » témoigne Du Rui [杜睿], qui est aujourd’hui secrétaire -général d’une chambre de commerce en Afrique.
[/vc_column_text][vc_empty_space height= »18px »][thb_title style= »style6″ title= »La Chine se jette dans la fièvre de l’Afrique »][vc_empty_space height= »18px »][vc_column_text]
Ces vieux aventuriers, on les appelle les « Lao Chuhairen » [老出海人]. Ceux qui ont traversé l’océan pour faire fortune.
Depuis les années 2010, le taux de croissance des échanges sino-africains a augmenté de 40% par an en moyenne.
La fièvre chinoise pour l’Afrique s’explique d’abord par la possibilité de posséder la terre. En Chine, la terre reste la propriété de l’Etat. Ce dernier peut la reprendre arbitrairement, comme récemment pour Evergrande à Wuhan (voir notre Timeline immobilière). En Afrique, la terre reste propriété de l’acheteur, et les prix sont bien moins élevés qu’en Chine.
Ensuite, le marché de la consommation est très prometteur. Et pour ne rien gâcher, le coût de la main-d’œuvre est faible.
Selon les données de l’Institut McKinsey, les entreprises chinoises sont indispensables dans de nombreux domaines de l’économie africaine. Près d’1/3 de l’industrie manufacturière, 1/4 de l’industrie des services et 1/5 du commerce extérieur sont occupés par des entreprises chinoises.
En 2015, près d’un tiers des entreprises non chinoises avaient une marge bénéficiaire supérieure à 20 %. 74 % des entreprises chinoises interrogées sont optimistes quant à l’avenir.
Zhao Xin [赵新], qui a été envoyé sur le marché africain par une grande entreprise publique en 2013: « Avant que les marques chinoises influentes n’entrent vraiment en Afrique, les Africains avaient de grands doutes sur la fabrication chinoise. Ils pensaient nos produits étaient des produits contrefaits, de mauvaise qualité« . La situation change à partir de 2010. De grandes enseignes chinoises commencent à inonder le marché.
Xu Ran [徐冉], le fondateur de MOOVED, une marque africaine d’appareils électroménagers: « Après 2010, Samsung, LG et d’autres marques qui occupaient à l’origine le marché africain des appareils électroménagers sont passé d’une part de marché de 80 %, à 10 % aujourd’hui« .
Xu Ran a voyagé dans tous les pays d’Afrique de l’Ouest : « Je suis parti de zéro à l’époque. Aujourd’hui, mes ventes annuelles en Côte d’Ivoire ont atteint environ 30 à 40 millions de RMB« .
[/vc_column_text][vc_empty_space height= »18px »][thb_title style= »style6″ title= »Le défi des différences culturelles »][vc_empty_space height= »18px »][vc_column_text]
Pour les entrepreneurs chinois, le principal challenge est la culture du travail. L’un d’entre eux témoigne: « les employés locaux veulent vivre une vie tranquille. Ils préfèrent prendre leur journée plutôt que d’accepter des heures supplémentaires« . Par ailleurs, la notion locale de la ponctualité en dérange plus d’un: « un horaire, c’est une intervalle« , témoigne l’expatrié. « Un rendez-vous à 4 heures de l’après-midi peut se dérouler en soirée, même pour discuter business« .
La culture d’entreprise peut aussi achopper sur la religion: « même payé en heures supplémentaire, les ouvriers ne manqueront pas la messe (…) le salaire n’est pas leur priorité ». Enfin, les coutumes « démocratiques » locales, en vertu desquelles il est très difficile aux entrepreneurs chinois d’imposer une gestion managériale « top-down ».
Xu Ran conclut: « Si vous voulez restreindre les employés locaux, vous devez vous adapter à leur culture« .[/vc_column_text][vc_empty_space height= »18px »][thb_title style= »style6″ title= »Les craintes principales des entrepreneurs chinois en Afrique »][vc_empty_space height= »18px »][vc_column_text]Selon le journaliste Michiel Hulshof, les entrepreneurs chinois craignent avant tout les problèmes liés à la corruption en Afrique.
Selon les données de McKinsey, 60% à 87% des entreprises chinoises ont déclaré avoir payé des « pourboires » pour obtenir des licences.

Après la corruption, la deuxième préoccupation des entreprises chinoises est la sécurité personnelle. Dès 2013, des expatriés chinois annoncent la naissance nécessaire d’agence de sécurité privée en Afrique financées par la Chine. La Chine donne des consignes aux entrepreneurs chinois en Afrique: « les entreprises doivent minimiser le nombre de personnel chinois non essentiel stationné en Afrique« , peut-on lire sur investgo.cn (2021).
[/vc_column_text][vc_empty_space height= »18px »][thb_title style= »style6″ title= »Douceur du cadre de vie en Afrique »][vc_empty_space height= »18px »][vc_column_text]
Pourtant, pour beaucoup de chinois, l’Afrique est un moyen de fuir la société tendue d’où ils viennent.
Xu Ran: « Ici, je ne suis pas angoissé (…) les gens d’ici disent: la vie est trop courte (…). A quoi sert de brûler sa vie au travail ?« . Sa fille, rentrée en Chine en 2020, n’a qu’un souhait en bouche: revenir en Afrique. « Ici pour elle, la vie est plus simple, les choses matérielles nous affectent moins« . Elle préfère se vêtir de vêtements locaux du Zimbabwe plutôt que de s’habiller à la chinoise.
Sur les réseaux sociaux aussi, une vague de promotion de la vie en Afrique de répand. Kuaishou, Douyin, RED… l’Afrique est dépeinte comme un lieu d’aventure, de liberté, de sexualité débridée.
Il existe un nombre incalculable de vidéos d’hommes chinois exhibant leur couple mixte.
Et des vidéos vantant les hommes africains plutôt destinées aux femmes.
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