Né en 1955, Cai Qi [蔡奇] voit le jour sous le signe du Parti communiste chinois. Et pour cause: son père, Cai Xiexiang, est un proche d’une des personnalités les plus éminentes de la République Populaire naissante, un martyr de la révolution exécuté par le gouvernement nationaliste (Fang Zhimin).
Cai Qi grandit dans le Fujian, une province connu pour sa propension au commerce. Comme tous les enfants qui ont du sang bleu à l’époque, il est envoyé s’éduquer à la campagne à 17 ans dans le cadre de la révolution culturelle, à Xiyang.
Et à l’image de nombreux privilégiés, il y restera à peine plus d’un an. Cai Qi, la vingtaine tout juste et fort de son nouveau statut d’étudiant ouvrier, paysan ou soldat, entre au Département d’éducation politique de l’Université normale du Fujian – de nombreux politiques haut placés sortiront d’ailleurs des bancs de cette école. Il rejoint le PCC la même année.
[/vc_column_text][vc_empty_space height= »18px »][thb_title style= »style7″ title= »Cai Qi : un politicien de carrière »][vc_empty_space height= »18px »][vc_column_text] [vc_row][vc_column][thb_title style= »style7″ title= »Début de carrière entre le Fujian et le Zhejiang »][vc_empty_space height= »18px »][vc_column_text]
Une des caractéristiques principales de Cai Qi se révèle dès sa diplomation, en 1978: ce fils de révolutionnaire se sent une vocation politique. Il commence comme travailleur du Parti au bureau du comité du PCC de l’Université normale du Fujian, avant de passer au Bureau général du Comité provincial du Fujian du Parti communiste chinois.
Il va rapidement monter au sein de ce comité provincial, notamment à la faveur de l’affaire des faux médicaments de la ville de Jinjiang qui va susciter une purge de sa hiérarchie. Cai Qi profite de ce renouvellement pour s’attacher les faveurs du nouveau gouverneur Chen Guangyi [陈光毅]. Il passe ainsi Secrétaire du Comité du Parti du Fujian en 1987. Il a seulement 32 ans.
10 ans plus tard, il devient le maire de la ville de Sanming [三明]. En réalité, sa carrière vient de prendre du plomb dans l’aile. De jeune pousse prometteuse au Comité provincial, il gère désormais une ville de moins de 2 millions d’habitants. Heureusement, il n’y reste pas plus de 2 ans; il est transféré dans la riche province voisine du Zhejiang pour prendre le contrôle de la ville de Quzhou [衢州], une ville équivalente.
Comme il l’a fait avec son ancien patron Chen Guangyi, Cai Qi s’attache l’affection de son nouveau patron, Mao Linsheng [茅临生]. Il monte au Comité permanent du Comité provincial du Parti en même temps que lui. Il devient ainsi un des hommes les plus puissants de la région du Zhejiang. Précisément au moment où Xi Jinping en prend le contrôle.
[vc_row][vc_column][vc_empty_space height= »18px »][thb_title style= »style7″ title= »Cai Qi intègre l’Armée du Zhejiang de Xi Jinping »][vc_column_text]Nous sommes en 2002, et Xi Jinping commence à sonder ses futurs fidèles. Dans le Zhejiang, il lance un mot d’ordre: appliquer la « stratégie 8-8 [八八战略] », un programme politique plutôt libéral cherchant à concilier l’entreprenariat et l’innovation en préservant les entreprises d’Etat (dites SOE). Cai Qi est conquis. Il applique la stratégie à la lettre dans la ville qu’il dirige, Quzhou.
Xi Jinping va le remercier à sa manière: en 2007, il lui donne le contrôle de Hangzhou [杭州], la capitale de la province du Zhejiang, et le poste de responsable de l’Organisation du Comité provincial du Parti en 2010.
Ici, nous avons une constante de la stratégie de Xi Jinping dans sa montée au pouvoir: repérer les fidèles habiles en politique, et les mettre en charge de l’organisation du Parti afin de promouvoir des petits afficionados aux postes stratégiques du pouvoir.
Cai Qi ne démérite pas. 2014: il passe numéro 2 du puissant Comité central de la sécurité nationale du PCC, un organe sous le contrôle direct du leader de la Chine. Xi Jinping le place maire par intérim de Pékin en 2016, avant sa consécration officielle au poste en 2017.
Cai Qi passe au politburo en 2017, et au comité permanent du politburo en 2022, en tant que n°5.[/vc_column_text][vc_empty_space height= »18px »][thb_title style= »style6″ title= »Dans la tête de Cai Qi: une girouette au service du plus fort »][vc_empty_space height= »18px »][vc_column_text]
Il est difficile de comprendre l’idéologie de Cai Qi. Cet homme n’a pas, à priori, de pensée construite. Il est bien l’auteur d’un livre sobrement intitulé « Exploration de la théorie et de la pratique de l’économie de marché socialiste » [社会主义市场经济理论与实践探索], mais ce dernier est indisponible tant il a peu marqué l’histoire théorique du Parti.
En pratique, Cai Qi est un libéral modéré en matière économique. Il adhère à la ligne de Xi Jinping, comme nous l’avons vu à l’occasion de la stratégie des 8 – 8. Il encourage les entreprises des provinces où il se trouve, et notamment au moment de la crise des subprimes (Entreprise Amphenol, 2009). Il suit et encourage aussi la stratégie commerciale d’Alibaba et affirme même soutenir Jack Ma dans ses efforts anti-fraude (Weibo, 2012).
En 2012, il visite plusieurs pays européens (Irelande, RU, Grèce) pour promouvoir le tourisme à Pékin (Chinacqie, 2012).
[vc_row][vc_column][vc_empty_space height= »18px »][thb_title style= »style7″ title= »Tendant vers l’ouverture, Cai vire ensuite au conservatisme extrême »][vc_column_text]
C’est au niveau de son évolution politique que Cai Qi est particulièrement intéressant. L’homme a suivi consciencieusement les tendances du Parti. Alors que ce dernier semblait s’ouvrir, Cai Qi ouvre un Weibo et poste régulièrement. Il engrange plus de 10 millions de followers entre 2011 et 2014, un des Weibo politiques les plus suivis à l’époque.
Son ouverture est telle qu’il demande, en marge du Congrès de 2012, les opinions et suggestions de ses followers à porter à l’Assemblée (EChinaGouv, 2012). C’est une initiative audacieuse, qui court-circuite les canaux traditionnels tenus par le Parti, même si son impact effectif est nul.
A partir de la prise de pouvoir de Xi Jinping, Cai Qi va retourner sa veste du tout au tout afin de suivre la ligne de son leader. Le Weibo sera fermé en 2014. Lors de sa prise de pouvoir à Pékin, ce fidèle va montrer au monde un nouveau visage.[/vc_column_text][vc_empty_space height= »18px »][thb_title style= »style8″ title= »Le mandat de Pékin, début de l’horreur et l’ascension politique de Cai »][vc_empty_space height= »18px »][vc_column_text]
A peine arrivé à Pékin, Cai Qi veut faire ses preuves et va le montrer. Confronté à une grave pénurie dans la capitale, il annonce que la population sera désormais maîtrisée sous les 20 millions d’habitants. Sa cible: les travailleurs migrants, qui viennent d’autres provinces pour travailler à la ville (民工) sans les autorisations nécessaires. Pékin traverse alors une période apocalyptique. Des familles entières sont mises à la rue du jour au lendemain. Dans les périphériques extérieurs, les scènes d’émeutes urbaines sont fréquentes.
A Pékin, ces ouvriers sont appelé « Beipiao » [北漂], les flottants de Pékin. Dépourvus de droits, ils sont souvent exploités à la journée pour servir la croissance de la capitale. Cai Qi veut désormais faire le ménage.
💥蔡奇在2017年强制清理所謂北京“低端人口”時的作爲。
好一個“真刀真槍，刺刀見紅”！
當時短期內，北京就強制拆除了位於城鄉結合部的近千個出租大院。導致大量本來已經過得很慘的“北漂”族 一夜之間無家可歸了。而這些人被中共毫不掩飾的稱爲“低端人口”。 pic.twitter.com/xPqTU5uMdG
— 時事金掃描 – 新唐人 (@TouBanTouTiao) October 28, 2022
北京近期大规模清理外来人口 pic.twitter.com/ZhvTbPv8fl
— Andy liu (@catchy2015) November 24, 2017
Pour les éloigner, Cai Qi a forcé les provinces alentour de n’autoriser aucun hôtel à accueillir les sans-abris de Pékin. Le message est clair. Désormais, Cai Qi est un exécutant au cœur froid. Sa politique à Pékin est si violente qu’une lettre ouverte, signée par de nombreux universitaires, est publiée pour réclamer sa démission (Wenxue, 2017). Cai Qi y est décrit comme un politicien aux méthodes cruelles, démesurée, et illégales. Les signataires affirment que la politique de Cai Qi est « la pire depuis la fondation de Pékin, il y a 3 062 ans« .
Il considère Xi Jinping comme un « leader » [领袖] et le décrit de manière lyrique: « un homme dont les apparition restent en mémoire, dont les paroles résonnent encore dans nos oreilles. Ses compétences et ses stratégies hors du commun, sa sagacité, sa clairvoyance et son aura de dirigeant nous inspirent tous. Il pense au peuple jour et nuit, et nous prenons exemple sur lui« .
Xi Jinping appréciera cette poigne de fer, et cette dévotion. Cai Qi est élevé au titre de membre du Politburo au congrès de 2022, et succède à Wang Huning au poste de secrétaire du comité central. Comme pour les habitants de Shanghai avec Li Qiang, les habitants de Pékin n’ont pas leur mot à dire là-dessus.
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