Par Noé Hirsch
La mer de Chine, centre des tensions
“Vous devez défendre résolument notre souveraineté et nos intérêts maritimes”; C’est le message adressé par XJP aux gardes-côtes chinois [29 novembre], lors de sa visite au poste de commandement de la mer de Chine orientale [Xinhua].

La question de la souveraineté des mers est remise sur la table depuis l’altercation en mer, autour d’un récif contesté, entre la Chine et les Philippines le mois dernier. L’arrivée du porte-avions américain USS Giffords autour du récif Ren’Ai, contesté entre la Chine et les Philippines, a suscité la colère des autorités chinoises.
“Les Américains nous provoquent”, déplore Lu Chao, doyen de l’Institut d’études américaines et est-asiatiques de l’Université de Liaoning, mais le peuple chinois ne cédera rien dans la région !”.
En réaction, l’armée chinoise a envoyé près de 130 navires “de pêche” autour du récif Niu’e [牛轭礁] disputé entre les Philippines, le Vietnam et la Chine [4 décembre]. Les autorités prétendent que ce récif, historiquement chinois, abrite les pêcheurs chinois depuis toujours. Le gouvernement philippin a officiellement protesté contre cette violation de ce qu’elle considère sa souveraineté territoriale.
Depuis plusieurs mois, les tensions s’accroissent dans la région. La Chine souffle le chaud et le froid avec ses voisins, notamment vietnamiens et philippins, en avançant lentement ses pions et en faisant jouer l’état de fait pour conquérir son espace maritime.
Angola: la Chine approfondie ses relations
Le ministre angolais des Affaires étrangères angolais était à Pékin ce 6 décembre.
Wang Yi, membre du Bureau politique du Parti communiste chinois et ministre chinois des Affaires étrangères, a déclaré que la Chine était disposée à élargir sa coopération pratique avec l’Angola dans les domaines des infrastructures, de l’économie numérique, de l’énergie propre, de la santé, de la santé et de la sécurité alimentaire.
A cette occasion, un accord de sécurisation des investissements a été conclu entre les deux pays, bouclant ainsi avec l’exigence du politburo de protéger les investisseurs chinois à l’étranger, dont nous parlions la semaine dernière.
L’Angola a longtemps constitué un partenaire africain de choix pour Pékin: la Chine fournissait les capitaux, et son partenaire fournissait le pétrole. Néanmoins, depuis 2010, la corruption et la hausse du prix de l’énergie fossile a effrité ce partenariat.
Aujourd’hui largement endettée vis-à-vis de la Chine, l’Angola est tenu de rembourser ses 23 milliards de dollars de passif en pétrole, ce qui soumet sa diplomatie, en grande partie, à l’influence de Pékin.
Immobilier: les grandes banques s’en mêlent.
La Banque de Chine a annoncé lundi 4 décembre au soir avoir eu des échanges avec Greentown Group, Longfor Group, Vanke Group et d’autres sociétés immobilières à propriété mixte et privées sur l’approfondissement de la coopération banque-entreprise et l’assistance financière au développement du marché immobilier.
Les six principales banques publiques chinoises ont lancé des discussions avec ces groupes immobiliers, afin de sauver ce marché dont la Chine dépend en grande partie.
Le Conseil des affaires d’Etat avait demandé aux banques, le 17 novembre, d’injecter des liquidités aux promoteurs qui fonctionnaient bien, mais de ne pas hésiter à fermer les valves pour les auteurs d’infractions.
Frontière du Sud-Est: le Laos en ligne de mire
“La Chine va renforcer les échanges de défense frontalière avec le Laos”, a déclaré He Weidong, membre du Bureau politique du Comité central du PCC et vice-président de la Commission militaire centrale, cette semaine.
Le président laotien Thongloun Sisoulith a renouvelé son adhésion à la construction de l’initiative « la Ceinture et la Route ». et à améliorer la coopération militaire pour : “faire face à des situations internationales et régionales complexes et en constante évolution”.
Note: alors que les USA reviennent en force dans la région, et que la Chine connaît des frictions avec le Myanmar, le Vietnam et les Philippines, le géant asiatique cherche des alliés sûrs dans la région. Le Laos, dont la classe politique est très phagocytée par le PCC, semble un candidat de choix.
Religion: un thé provoque des problèmes
La célèbre marque de thé chinoise Heytea et le Musée chinois de la céramique de Jingdezhen ont récemment lancé conjointement un thé au lait sur le thème bouddhiste « Bouddha Xi », un thé à l’effigie de Bouddha.

Cette promotion tombe sous le coup du “règlement sur l’administration des affaires religieuses” qui interdit l’usage de la religion pour promouvoir des produits, menant au retrait du produit.
Une nouvelle exilée pro-démocratie à HK
Une autre personnalité pan-démocrate de Hong Kong, en liberté sous caution, a annoncé son exil : Zhou Ting [周庭 / Agnès Chow], l’ancien secrétaire général adjoint du Demosisto [香港泛民主派] de Hong Kong – fondé en 2016, dissout en 2020 par le PCC.

Après avoir été diagnostiquée”un trouble anxieux, un trouble panique, un trouble de stress post-traumatique et une dépression” lors de sa dépression, la militante a annoncé avoir été admise dans une université canadienne cette année et qu’elle était allée à Toronto à la mi-septembre

En réponse à cette fuite, Li Jiachao, chef de l’exécutif de HK et ancien policier, a annoncé que le gouvernement de Hong Kong poursuivrait pleinement tous les fugitifs qui mettent en danger la sécurité nationale. “Tout fugitif doit se rendre, sinon il restera un fugitif et sera traqué à vie”, a-t-il déclaré.
L’ensemble de la classe politique de Hong-Kong, désormais acquise à Pékin, a condamné cette fuite dans les termes les plus durs.
La répression politique atteint le Bingtuan (Xinjiang)
Jiao Xiaoping, ancien membre du Comité permanent du Comité du Parti et commandant adjoint du Bingtuan [Corps de production et de construction du Xinjiang / 新疆生产建设兵团], est poursuivi pour corruption.
Fait intéressant, l’arrestation comprend aussi l’impératif écologique en toile de fond:
“Jiao Xiaoping a interféré avec la mise en œuvre des objectifs stratégiques de pic de carbone et de neutralité carbone ; a soutenu des parties spécifiques pour développer la petite hydroélectricité dans la région de Qinling, détruisant l’écologie locale ; a exacerbé les risques cachés liés à la dette du gouvernement et créant des problèmes financiers” [lien].
1% de la population fuit ses dettes en Chine
Le nombre de défaillants en Chine a atteint un nouveau sommet depuis l’épidémie de COVID-19. Les données du China Enforcement Information Disclosure Network de samedi dernier (2 décembre) montrent que le nombre de personnes passibles de poursuites pour avoir fui leurs dettes en Chine a atteint 8 542 322, soit une augmentation de près de 50 % par rapport aux 5,7 millions de début 2020.
La Chine appelle ces personnes malhonnêtes « Lao Lai » [老赖]. Selon la réglementation chinoise en vigueur, les personnes figurant sur cette liste noire sont confrontées à un certain nombre de restrictions obligatoires, notamment des restrictions sur l’achat de billets d’avion et le séjour dans des hôtels étoilés.
Pour lutter contre la nouvelle épidémie en Chine, la TCM en star
Alors que les cas d’infections respiratoires chez les enfants augmentent en Chine, l’Administration d’État chinoise de médecine traditionnelle chinoise a déclaré qu’elle augmenterait l’offre de médecine traditionnelle chinoise pour faire face (déclaration de Xing Chao [邢超], directeur adjoint du département des affaires médicales de l’administration d’État de la médecine traditionnelle chinoise, 2 décembre).
Xing Chao a déclaré : « Nous organisons actuellement des experts pour formuler des lignes directrices en matière de vulgarisation scientifique [de la TCM pour usage dans les hôpitaux].
C’est tout pour cette semaine !
Noé Hirsch
