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Xinjiang, terre de fantasmes pour les Hans

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Xinjiang, terre de fantasmes pour les Hans

Au centre des polémiques, cette région occupe néanmoins une place de choix dans le cœur de nombreux Han, qui y voient une terre d’opportunité lointaine où n’importe qui peut tenter sa chance.

Les similitudes entre le Xinjiang, cette province à majorité ouïghour du grand ouest de la Chine, et ce que fut autrefois la Californie pour les Américains, n’a jamais cessé de me frapper.

« Ce type a déterré du jade au Xinjiang, et il est devenu riche ! Riche ! » – Voilà le titre d’une vidéo YouTube parue il y a quelques jours, preuves enregistrées à la clef. Immédiatement, les questions fusent sur les forums. Un journaliste indépendant fait sa petite enquête, intitulée : « Peut-on vraiment faire fortune en excavant du jade ? Tant de gens se ruent au Xinjiang » [lien]. Des mineurs amateurs partent forer, une voiture et un pilet en poche ; ils n’hésitent pas à présenter le résultat de la pêche au journaliste, exposant les pierres de jade sur le sol d’un parking, le sourire aux lèvres. Comme à l’époque de la ruée vers l’or mais version XXIème siècle, ils affluent en nombre, au volant de leurs grosses cylindrées, tenter leur chance.

« Une jeune femme m’a emmené trouver du jade dans la rivière de Kashgar. Quand j’ai trouvé, elle a directement crié : tu as fait fortune ! »[1]. Ce titre de vidéo, uploadée sur la plateforme bilibili, résume beaucoup en une phrase.

Un épiphénomène ? Certes, cet engouement pour le jade amateur sera sans doute vite étranglé ; il est illégal, et l’industrie du jade est contrôlée par l’Etat. Mais révélateur. Régulièrement, le Xinjiang se profile, dans l’imaginaire Han, comme une terre d’aventure, de dangers, et de liberté. Féconde en opportunités, et en possibles amours avec ces femmes locales Ouïghours « les plus belles de Chine », selon le consensus général, aux yeux bleus en amande.

Les routes infinies sont à la disposition des vadrouilleurs. « Motocyclistes : pour le Xinjiang vers la Liberté ! ». C’est le titre d’un article de Xinhua, l’agence de presse chinoise officielle, en date du 13/05/2024. Mayidan Abduaini, autochtone attifée comme une amérindienne chevauche sa moto, les cheveux aux vents, et témoigne de sa passion à l’agence chinoise.

La presse chinoise, loin de diaboliser la région du Xinjiang, s’attache au contraire à en faire une terre de merveilles. Province d’épanouissement culturel, de mélange fécond, où les journalistes étrangers sont invités à faire une visite guidée pour s’en ébaubir (et, il faut le reconnaître, le Xinjiang a bien quelque chose de merveilleux).

Article de Xinhua, 2014 :  « Le Colombien Andrés Osorio s’est rendu à Urumqi et a découvert que la langue ouïgoure était largement utilisée au Xinjiang. Devinez quelle est la première phrase en ouïgour qu’Andrés a apprise ? »

Mais ce n’est pas tout. « Le Xinjiang devient un paradis pour les oiseaux » (Xinhua – 14/05/2024), « Xinjiang Tianshan [新疆天山], la Chine romantique » (Xinhua – 12/19/2023). Au Xinjiang, les policiers s’entraînent à dompter des chevaux (@xinjiangchannel), et si vous êtes surpris par une tempête de neige, des « bergers locaux vous accorderons l’hospitalité » [@xinjiangchannel].

Tout un imaginaire de steppes, de cheveux au vent et de liberté est déployé autour de cette région désertique.

Et cela paie. Selon Gao Jianghui [高江辉], directeur de Xinjiang Loulan Jinzhou International Travel Agency Co., Ltd., [新疆楼兰金舟国际旅行社有限公司], le tourisme au Xinjiang connait une hausse substantielle d’année en année : « pour le tourisme domestique, entre 2023 et 2024, c’est +421,49 %. Pour le tourisme international, c’est + 353,77 % ». Selon lui, les pays frontaliers, avec en premier lieu le Kazakhstan, sont responsable de cet essor sans précédent.

Pour encourager cet afflux, le maître mot de la presse officielle est le suivant :

« Echange culturel ».

Le Xinjiang serait le paradis de l’échange culturel. Le mot est décliné à toutes les sauces, dans le football (jfdaily), dans le domaine éducatif (Xinjiang Normal University), dans le tourisme, bien entendu… Et cela ne s’adresse pas qu’aux chinois, ou aux ouïghours. Les étrangers, notamment occidentaux, sont invités à s’émerveiller de ces échanges, notamment via des séminaires et des voyages obligatoires pour les professeurs (北京大学).

Ces « échanges » masquent sans doute, à la fois le « génocide culturel » [newlinesinstitute] en cours et l’intense opération de propagande visant à intégrer le patriotisme chinois dans la tête des jeunes ouïghours. Les Hans qui se rendent au Xinjiang ne rêvent sans doute pas d’échanges culturels, non plus. C’est un terme destiné aux étrangers et aux ouïghours eux-mêmes. Et il marche bien, à considérer les chiffres records du tourisme local, et la manière dont certains responsables politiques occidentaux reprennent ce vocable à leur compte.

Pour les Hans, le Xinjiang est surtout la dernière extrémité du territoire, où les possibles s’accèdent encore à force d’efforts et de détermination. Un endroit de nature sauvage et fougueuse, aux antipodes des villes encombrées de la côte Est. Un endroit où il est possible de tout recommencer. Et où le gouvernement lui-même revêt une forme hybride, bizarre, et unique.  

Noé Hirsch


[1] 小姐姐带我去和田玉龙喀什河挖玉,挖到一块小姐姐直呼发财了


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