Automobile : alliance de Xiaomi et de CATL. Les étrangers perdent pied.
Xiaomi Motors (5%) et CATL (51%) ont créé une coentreprise avec un capital social de 1 milliard de yuans (130 millions d’euros) et dont le champ d’activité est la fabrication de batteries. Le nom de ce nouveau venu est Beijing Era Power Battery Co., Ltd [北京时代动力电池有限公司], dirigé par un certain Meng Xiangfeng [孟祥峰].
Le but de l’entreprise est de fournir Xiaomi de gros volumes de batteries et assurer la continuité de son ravitaillement. Les deux entreprises n’en sont pas à leur coup d’essai. Xiaomi Motors et CATL ont déjà coopéré. Le premier modèle de Xiaomi, SU7, a été officiellement lancé le 28 mars et est équipé de batteries CATL.

Xiaomi continue donc sa poussée dans le domaine des SUV, à rebours des coentreprises traditionnelles, qui luttent pour leur survie. Alors que son PDG annonce prévoir d’augmenter la production, FAW-Volkswagen a publié un avis interne indiquant qu’elle devait « se battre jusqu’à la mort » en raison de la faiblesse des ventes sur le marché chinois. Guangqi-Honda annonce 1700 licenciements (E Herald), soit 15% de ses effectifs.
Selon les données de la Passenger Car Association, en avril de cette année, le marché national des voitures particulières a vendu au détail 1,532 million de véhicules, dont 450 000 par des marques de coentreprise grand public, soit une baisse de 26 % d’une année sur l’autre. Leur taux de pénétration des véhicules énergétiques n’est que de 7,5 %.
Les données montrent qu’en 2023, le taux de pénétration des véhicules indépendants à énergie nouvelle atteindra 59,4 %, tandis que celui des marques grand public en coentreprise ne sera que de 5,1 %.
Les producteurs étrangers perdent pied sur le marché chinois, au profil des marques domestiques et indépendantes.
Taïwan : rien de bouge et rien ne change
Le Taïwanais Lai Ching-te a remporté les élections présidentielles, ce 20 mai. Avec l’investiture de M. Lai, le PDP assume une troisième présidence consécutive. Néanmoins, il se trouve en minorité au sein du Parlement, divisé en trois, « ce qui signifie que les partis au pouvoir et d’opposition doivent partager leurs idées respectives et relever ensemble les différents défis de Taiwan », a-t-il dit dans son discours inaugural. Pour la Chine, le nouveau président a déclaré en conférence de presse qu’il maintiendrait le statu quo dans les relations entre Taïwan et la Chine. Ses premiers gestes diplomatiques sont allés au USA, dont il accueille une délégation ce 20 mai, et le japon, auquel il consacre son premier message en japonais sur twitter, le même jour.

Selon un sondage TVBS, 53% des Taïwanais n’ont pas confiance dans la future gestion des relations interdétroit, sous cette nouvelle présidence.
Voyons voir la réaction côté Chine.
Lu Qian, directeur adjoint du Bureau des affaires de Taiwan du Conseil des Affaires d’État : « avec l’arrivée de Lai Ching-de au pouvoir, un conflit militaire n’est pas exclu » (24/12/2023).
CCTV fait un sujet pour expliquer que la non-participation de Taïwan à l’OMS est la faute de l’irrédentisme du PDP (15/06/2024).
Le Quotidien du Peuple titre : « Des personnes de tous horizons à Taiwan ont critiqué le discours du « 20 mai » de Lai Qingde », affirmant que la société taïwanaise est « déçue et inquiète » de ce discours qui porte atteinte aux perspectives de paix avec la Chine (21/05/2024). Le journal cite uniquement ses créatures sur l’île, qui appartiennent tous au Kuomintang.
Pour le Global Times : « l’indépendance de Taïwan est une impasse », ou l’on peut lire : « Nous avons remarqué que ce discours mentionnait la « démocratie » à 31 endroits et la « paix » à 21 endroits. Cela ne fait que révéler la mauvaise conscience des autorités du PDP : elles savent que ce qu’elles font actuellement pousse Taiwan vers la guerre ».
Un grand moment de journalisme (21/05/2024).
Et pour faire bonne mesure, Weibo a bloqué le hashtag « Lai Qingde ».
L’Allemagne dira non à la 5G chinoise
Le gouvernement allemand devrait bientôt prendre une décision quant à l’interdiction ou non aux opérateurs de télécommunications nationaux d’utiliser les équipements 5G des sociétés chinoises Huawei et ZTE. L’issue de fait guère de doute même si, selon Bloomberg, les milieux politiques allemands sont divisés sur l’opportunité d’exclure totalement les équipements chinois.
Deutsche Telekom, le plus grand opérateur mobile allemand, a déclaré par le passé qu’une interdiction des composants chinois en 2026 n’était pas réaliste.
Comme pour les SUV, les grandes sociétés allemandes se sont rapidement compromises avec des partenaires chinois, et se retrouvent au pied du mur.
Le plan du gouvernement allemand visant à éliminer les équipements chinois est divisé en deux phases. Les fournisseurs de télécommunications allemands devront supprimer tous les composants clés de Huawei et ZTE de leurs réseaux centraux d’ici le 1er janvier 2026, puis réduire leur accès d’ici 2029 leur dépendance des réseaux de transmission aux composants chinois.
L’Allemagne a initialement autorisé les entreprises de télécommunications, dont Deutsche Telekom, à utiliser des composants Huawei lors de la construction de réseaux 5G. Cependant, après l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022, Berlin a commencé à adopter une position plus dure à l’égard de la Chine et a cherché à réduire sa dépendance à l’égard de certains pays.
UE : enquête antidumping sur le ferblanc et les parquets chinois
L’Union européenne a annoncé jeudi 16 mai dans un communiqué qu’après le dépôt d’une plainte par la Fédération européenne de l’industrie sidérurgique, la Commission européenne a lancé une Enquête antidumping sur le ferblanc chinois.
L’enquête de la Commission européenne sur le fer blanc durera 14 mois et des droits de douane provisoires pourraient être imposés d’ici sept à huit mois.
La Fédération européenne de l’industrie sidérurgique a décrit le lancement d’une enquête antidumping comme une étape importante dans le rétablissement d’une concurrence loyale.
Les ventes de l’industrie sidérurgique européenne ont chuté d’un quart au cours des trois dernières années, tandis que les importations de produits chinois ont doublé.
Dans un édito, Huanqiu s’insurge. De son côté, He Yadong [何亚东] (porte-parole du ministère du Commerce), déclare sans ambages que les pays concernés s’inquiètent de leur compétitivité et de leur part de marché et trouvent des prétextes pour discréditer et réprimer la Chine [Gouv].

L’accusation n’est pas dénuée de fondements. Il est possible que des motivations similaires ait motivé l’enquête en cours sur les SUV chinois, rapidement accusés de distordre le marché, mais avec peu de preuves sous la main.
Par ailleurs, l’Union européenne a également annoncé l’ouverture d’une enquête antidumping sur les parquets en bois importés de Chine.
Cryogénisation : la Chine à la pointe
Une équipe de chercheurs de l’Université de Fudan [复旦大学研究团队] est parvenue à ranimer des tissus cérébraux humains congelés depuis 18 mois, un record mondial.
Pour accomplir cette prouesse, l’équipe a mis au point un procédé novateur de conservation, nommé MEDY, composé de méthylcellulose, d’éthylène glycol, de DMSO et de Y27632 (Sin Chew Daily).
Voilà pour la semaine,
Noé
