Le Parti lance une nouvelle phase de purge
Commission centrale de contrôle de la discipline du PCC: 3 cadres du PCC du Shandong, liés à l’administration d’Etat du tabac, ont été arrêté (06 janvier 2023). Au même moment, un documentaire publié par CCTV1, la chaîne d’Etat, revient sur l’arrestation de la clique de Sun Lijun (voir notre article dédié).
Ce nouvel épisode de la « lutte anti-corruption » au sein du Parti survient à un moment particulier, alors que la Chine se rouvre à l’étranger et vise une reprise économique aussi vite que possible, en 2023.
[thb_title style= »style6″ title= »Une nouvelle série de tête en ce début 2023″][vc_empty_space height= »18px »]
Ji Binchang (汲斌昌) est devenu le « premier tigre » chinois à tomber en 2023. Il s’agit du chairman de la CCPPC de Qingdao, rien de moins. Suivent deux cadres du Parti à la retraite, He Zehua et Wang Xuefeng. Ecroué, le trio est suspecté d’avoir participé à des activités de corruption dans le cadre de l’ Anhui China Tobacco Industry Company.
Les opérations de purge autour du juteux business du tabac ne datent cependant pas d’hier. Zhao Hongshun (赵洪顺), le directeur adjoint de l’Administration du monopole d’État sur le tabac avait déjà été arrêté en 2020 (18 juin 2020). Un an plus tard, le chef du comité d’inspection disciplinaire de la même Administration tombe à son tour (Pan Jiahua – 潘家华, 11/13/2021). 3 autres membres de l’organisations sont écroués à ses côtés (南方都市报).

La corruption dans le milieu du tabac en Chine inquiète depuis longtemps le Bureau de la police chinoise. Les profits accessibles sont titanesques. 25% de la population fume (WHO, 2019). La China National Tobacco Corporation est le plus grand fabriquant de cigarettes au monde, réalisant environ 150 milliards d’euros de bénéfices en 2018 (FinanceSina).
[thb_title style= »style6″ title= »Corruption et intérêts politiques inextricables »][vc_empty_space height= »18px »]Le jour même de l’arrestation de Ji Binchang, la CCDI (中纪委) publie un texte affirmant, de manière assez frontale, il faut le reconnaître, « certains problèmes profondément enracinés au sein du PCC n’ont pas été fondamentalement résolus, la lutte contre la corruption est extrêmement compliquée et difficile« (CCDI, 07/01/2023). Selon la commission, la lutte contre les tigres, les mouches et les renards doit se poursuivre avec acharnement.
Ce qui intrigue dans cet article relativement inhabituel, c’est le dépouillement avec lequel les auteurs lient cette lutte, non pas au bien commun, mais bien à la nécessité d’une gouvernance stricte et globale du Parti.
« La campagne anti-corruption a remporté une victoire écrasante, mais elle est loin d’être complète« , lit-on encore. Un avertissement, et le signe que la purge continue du Parti s’intensifiera encore sous le troisième mandat de XJP.
Plus tard, la seconde session de l’assemblée plénière de la 20e Commission centrale de contrôle de la discipline du PCC s’est ouverte à Pékin (10.01.2023). S’éloignant des mentions habituelles de « victoire écrasante », les membres du Politburo, XJP compris, ont préféré souligner l’importance et la difficulté de la tache d’épuration à venir.
@Noé Hirsch