Invités par le Premier ministre, les économistes veulent libéraliser
Sous Li Qiang, le nouveau PM de Chine, nous assistons à un regain de visibilité des grands chefs d’entreprises, interrogés et inclus dans la fabrique de la politique chinoise.
Une fois n’est pas coutume. Une semaine Avant la tenue de la troisième session plénière du 20e Comité central du Parti communiste chinois, Li Qiang s’est entouré d’universitaires et d’”experts” (des PDG de grands groupes) pour sortir du marasme économique chinois.
Les universitaires, selon les rapports, “sont d’accord avec les constats faits par les hauts dirigeants du PCC”. Les solutions retenues sont, elles, sans équivoque.
D’abord, pour Zhang Zhiyong directeur du Centre de recherche fiscale et fiscale de l’Académie chinoise des sciences sociales, il faut baisser les charges patronales [杨志勇: “大国轻税”]. Il résume cette idée avec un principe: “un grand pays avec des impôts faibles”.
Ensuite, pour Chen Bo [陈波], économiste chinois et chercheur distingué à l’Université de Liaoning, la reprise économique est entravée par l’endettement des gouvernements locaux. Il appelle Pékin à assumer ses responsabilités vis-à-vis de la dette des provinces.
Tous sont unanimes pour demander une baisse des taux d’intérêts chinois, afin de faciliter les plans d’investissements du secteur privés. Tous manifestent aussi le souhait de voir l’Etat faire de plus grands emprunts, pour rétablir la situation.
Enfin Li Qiang déclare placer ses espoirs dans les entrepreneurs de Chine pour la croissance future du pays. Le mot d’”innovation” est revenu de nombreuses fois dans son allocution, ce qui correspond à sa vision politique personnelle.
La Chine veut faire payer à l’UE ses barrières tarifaires
La Chambre de commerce chinoise pour l’importation et l’exportation de machines et de produits électroniques a porté plainte auprès du gouvernement chinois, le 16 juin.
Le 10 juillet, l’exécutif ouvre une enquête sur les obstacles au commerce et à l’investissement avec effet immédiat sur les pratiques pertinentes adoptées par l’UE dans l’enquête sur les subventions étrangères qui faussent le marché intérieur de l’UE.
Seront touchés par les mesures de rétorsions chinoises: locomotives ferroviaires, énergie photovoltaïque, énergie éolienne et équipements d’inspection de sécurité.
Par ailleurs, selon Reuters, Tongfang Nuctech (同方威视) a déposé une plainte auprès du Tribunal général de l’UE à Luxembourg en juin, remettant en question la légalité de la perquisition dont ils avaient été la cible en avril 2024.
PwC annonce des licenciements massifs en Chine, à cause d’Evergrande
PwC a été impliquée dans le scandale de fraude financière d’Evergrande Real Estate.
Depuis, la société a perdu un grand nombre d’entreprises clientes en Chine et ses perspectives de revenus ont été affectées. En conséquence, PwC procède à des licenciements massifs en Chine, selon les sources de Bloomberg.
La moitié des effectifs de PwC en Chine devraient se retrouver dehors.
Un mois plus tôt, prophétique, le Financial Times, un média géré par la Banque populaire de Chine, a appelé les sociétés cotées à choisir avec soin leurs prestataires de services d’audit et que les cabinets comptables motivés par leurs propres intérêts seront inévitablement abandonnés par le marché.
Cela illustre combien les annonces médiatiques chinoises recoupent souvent des réalités concrètes.
Second entraînement militaire Chine – EAU a lieu au Xinjiang
Les relations se resserrent entre les deux pays. Après une première édition, et un dialogue mené entre les exécutifs en mai de cette année (présence de XJP), les deux armées de l’air mèneront l’exercice Falcon Shield-2024 [猎鹰盾牌-2024] au Xinjiang, en août.
La Chine a annoncé en février avoir signé un contrat pour exporter ses avions de combat d’entraînement L-15 (J-10) aux Émirats arabes unis. Li Qiang a également rencontré le président du pays arabe (31 mai 2024), signe de la volonté de la Chine d’établir des liens économiques avec ce partenaire stratégique.
Cet exercice, en soi mineur, illustre toutefois la volonté de la Chine de disputer la présence américaine au Moyen-Orient.
Ces dernières années, la révolution du gaz de schiste a rendu les États-Unis moins dépendants du pétrole du Moyen-Orient. De son côté, la Chine, premier importateur mondial de pétrole brut, cherche à occuper la première place dans la région.
Armée: la purge approche
Second papier dans le Quotidien de l’APL (version papier), même thème que la semaine dernière. Le formalisme, lit-on, est le principal problème qui empêche l’armée de gagner des guerres, et ce défaut “ne vient pas d’en bas”.
Une déferlante de métaphores et d’images brosse le tableau d’un commandement paresseux, qui donne l’impression de combattre “la rouille de la paix” sans rien faire de concret.
Cette succession d’articles annonce une reprise en main imminente des cadres de l’APL.
Voilà pour la semaine !
Noé Hirsch
