La mort annoncée de l’industrie textile de Chine
[/vc_column_text][vc_empty_space height= »18px »][thb_title style= »style6″ title= »La période de gloire: 2001-2010″][vc_empty_space height= »18px »][vc_column_text]
Sur cette première décennie qui s’ouvre avec l’adhésion de la Chine à l’OMC, la Chine est devenue l’usine textile du monde. Selon le Bureau national des statistiques [国家统计局], de 2001 à 2010, la production de coton et de fibre synthétiques a été multipliée par 5. Cette localisation est principalement située dans le Xinjiang, fief historique de la production de coton en Chine, mais pas que. L’ouverture de la Chine aux capitaux étranger, le boom de la consommation intérieure ont favorisé l’émergence d’une nation du métier à tisser, dont l’industrie cinématographique de l’époque rend compte.
[/vc_column_text][vc_empty_space height= »18px »][thb_title style= »style7″ title= »Yang Minde, la « reine du coton« « ][vc_empty_space height= »18px »][vc_column_text]Cet essor a permis à des entrepreneurs malins de bâtir des fortune colossales. Yang Minde [杨敏德] est bien connue des cercles fortunés chinois: « la reine du cotton ». Depuis 26 ans, elle investit dans les champs de coton, emploie aujourd’hui plus de 50 000 personnes et s’assure un revenu personnel annuel de plus d’un milliard de dollars. Cette hongkongaise s’est précipité en Chine dès la période de la Réforme et de l’Ouverture, en 1976, avec son entreprise nouvellement fondée Esquel Group. Formée à Harvard, rompue à l’investissement à Wall Street, le coup de maître de Yang Minde a été de faire du XInjiang la base-arrière d’un production de coton de haute qualité, pour par cher, grâce auquel son groupe a pu alimenter ses chaînes de production textiles.
[/vc_column_text][vc_empty_space height= »8px »][thb_image image= »23103″][/thb_image][vc_empty_space height= »18px »][thb_title style= »style6″ title= »2011-2017 :le textile chinois suffoque »][vc_empty_space height= »18px »][vc_column_text]Entre 2011 et 2017, la hausse progressive des salaires, des coûts de production généraux et l’augmentation du prix des terrains lié à la fièvre immobilière a coupé la progression de l’industrie textile en Chine. Comme témoigne le chef d’entreprise textile Han Chun [韩春] pour le média « China Textile News »: « Depuis 2013, le coût des matières premières et de la main-d’œuvre a augmenté d’année en année, tout comme la pression de la concurrence sur les marchés nationaux et étrangers ». C’est, selon lui, ce qui explique les délocalisations, qui ont commencé dès le début de la décennie.
Dès l’arrivée au pouvoir de Xi Jinping, la délocalisation accompagne le projet des Nouvelles Routes de la Soie. L’initiative favorise les investissements privés chinois à l’étranger pour soutenir la politique d’influence du pays. Un responsable ministériel du textile déclare en 2018: « les coûts bas, la meilleure qualité de matière première et les incitations politiques encouragent les entreprises chinoises à investir à l’étranger, ce qui leur permet de réduire leurs coûts de production et d’encourager la création de consortiums internationaux sous pavillon chinois« . Progressivement, les industries se délocalisent.
[/vc_column_text][vc_empty_space height= »16px »][thb_title style= »style6″ title= »Depuis 2018: la mort du textile chinois »][vc_empty_space height= »16px »][vc_column_text]Depuis 2018, l’industrie du textile chinois est en récession.Plusieurs causes: la fermeture du pays, l’augmentation du prix des matières premières et de la terre, la crise démographique qui enchérit le coût salarial, les exigences de protection de l’environnement chinois [la loi sur la protection de l’env. 环保法 dispose de mesure spécifique pour l’industrie du coton]… Mais c’est surtout la guerre commerciale avec les USA qui a planté le dernier clou du cercueil. Avant 2017, les USA étaient le plus grand marché d’exportation de produit textiles chinois. Pour survivre, les entreprises de l’ensemble de la chaîne de production textile chinois n’ont plus d’autre choix que de fuir.
Aujourd’hui, le plus grand fabricant du monde de fils à âme [包芯棉纱], l’entreprise chinoise Texhong Textile Group Ltd. [天虹纺织], a effectué sa délocalisation vers le Vietnam avec succès. Elle y possède trois bases de production, occupe 1/5ème de la production de fil du pays, et y emploie 15 000 salariés. D&Y GROUP, un autre leader chinois du textile, aménage depuis 2014 sa délocalisation vers la Malaisie: l’entreprise a investi un total de 400 millions de dollars dans la zone industrielle de Serina (Johor, Malaisie). Luthai Textile (鲁泰纺织), immense fabricant de tissus teints en fil haut de gamme et de chemises de marque internationale, annonce investir environ 210 millions de dollars dans la province de Xining, Vietnam pour y fonder des bases de production de tissus et de tricots.

Cette délocalisation se produit parfois dans des régions surprenantes: l’entreprise de taille moyenne Suzhou Tianyuan Garment Co., Ltd. [苏州天源服装有限公司] a délocalisé sa production dans l’Arkansas, USA, afin de profiter de chaînes de productions automatisées sur place. Les entreprises chinoises se délocalisent pour trouver des coûts de productions moins cher, mais pas uniquement sur la question des salaires et du terrain. L’avantage technologique peut également susciter des départs.
Au total, de 2013 à 2021, l’industrie textile chinoise a investi environ 4,85 milliards de dollars américains dans les pays et régions le long des « Nouvelles Routes de la Soie », ce qui représente près de 44 % de l’investissement mondial total de l’industrie du textile. Des entreprises se déplacent en Ouzbékistan [Groupe Jinsheng 金昇集团], en Ethiopie [Groupe Talaktex 无锡一棉], ou au Myanmar [Groupe Handa 恒田企业] …
[/vc_column_text][vc_empty_space height= »16px »][thb_title style= »style6″ title= »Exporter les marques chinoises – un succès ? »][vc_empty_space height= »16px »][vc_column_text]Sous l’égide de « l’Alliance du Textile » [中国纺联], association crée en 2013 pour accompagner les délocalisations des entreprises du textile chinois le long des Nouvelles Routes de la Soie (BRI), cabinet de conseil et professionnels en tout genre se sont reconverti dans l’accompagnement des entreprises pour s’installer à l’étranger. La BRI vise en effet, dans sa finalité, à procurer du travail aux « cols blancs » chinois qui arrivent de plus en plus nombreux sur le marché du travail sans trouver d’employeur.
Mais cette politique, si elle vide la Chine de ses bassins d’emplois peu qualifié, permet aux grands groupes chinois de maximiser leurs ventes à l’étranger. Pour Handa, par exemple, depuis sa « sortie » de Chine, le modèle de l’entreprise a été profondément modifié. Ses ventes à l’étranger représentent désormais 50% de ses ventes totales, soit +10 points d’une année sur l’autre. Mêmes histoires pour les autres groupes partis à l’étranger, comme Talatext qui habille désormais l’élite et les militaires éthiopiens, et s’étend en Afrique de l’Ouest.
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