Contrôle des mœurs au sein du Parti: l’affaire Lei Ming – Chen Shu
Le 16 décembre, une dizaine de screenshot WeChat ont fuité sur l’internet chinois, révélant une liaison entre deux cadres de la ville de Chengdu. Malgré le caractère privé, et dénué d’intérêt public, de cette amourette, l’autorité du Parti a lancé une procédure d’inspection menant généralement à une expulsion des fonctions et du PCC (双开). Retour sur cette affaire, et sur l’importance de la « moralité » au sein du pouvoir chinois.
[thb_title style= »style6″ title= »Des conversations qui animent les réseaux chinois »][vc_empty_space height= »18px »]
Le 17 décembre, le sujet du « district de Chenghua » figurait en tête des recherches sur Weibo. En cause: un scandale juteux ! Une liaison révélée entre deux cadres de la ville de Chengdu. Lei Ming (homme), 50 ans, membre du Comité permanent du comité de district de Chenghua et chef adjoint du gouvernement du district. Et Chen Shu (femme), membre du groupe du parti du gouvernement de district (Chenghua) et chef adjoint du gouvernement de district.
Le contenu des échanges, émaillé de considérations liées au travail, est très sexuel (bien que métaphorique en respect de la longue tradition chinoise de la littérature érotique).
[thb_title style= »style6″ title= »Double faute: infidélité et amour au sein du Parti »][vc_empty_space height= »18px »]Les deux responsables tombent ainsi sous le couperet de deux exigences violées: d’abord, les deux intéressés ont des familles. Il semble qu’au regard de la loi morale du PCC, un fonctionnaire n’agissant pas en bonus pater familias est indigne d’occuper une fonction de cadre. Ensuite, deux cadres travaillant dans le même district (ici, Chenghua), ne doivent pas développer de liaison, qui pourraient selon la doxa nuire à leur efficacité sur le terrain.

Mais cette doxa n’est pas respectée. Ce n’est que sous la pression de l’opinion publique que le responsable du district de Chenghua a publié un avis le 17 pour assurer de son intérêt porté à l’affaire.
Alors, est-ce un crime de se rendre coupable de libéralité de moeurs quand on est un cadre du PCC
Il semblerait bien que oui. Si on se réfère aux 12 obligations du membre du PCC du site officiel chinois, le 8ème point prévoit que : « [l’adhérant] promeut la moralité communiste ainsi que les valeurs traditionnelles chinoises » [提倡共产主义道德,弘扬中华民族传统美德]. Cette moralité communiste est issue des préceptes léninistes. Les valeurs traditionnelles chinoises elles, incluent « la famille proche » [贵和] dans lesquelles la piété filiale et la fidélité sont mises à l’honneur.
Plus que de bons administrateurs, les cadres du Parti doivent montrer l’exemple comme individus. Plus qu’une machine efficace, le PCC veut se mettre en scène comme un modèle de vertu traditionnelle chinoise. Ainsi, les deux amants seront exclus pour avoir « entaché l’image du Parti« . Comme l’écrit un auteur sur le site 163.com: « leur caractère moral actuel n’est pas adapté pour servir le peuple« .