A la suite de l’article publié la semaine passée, nous continuons d’explorer les bouleversements du marché de l’emploi chinois.
Nous sommes heureux de vous présenter un second article de Xavier, cette fois consacré aux difficultés des étudiants chinois rentrés de l’étranger.
Bonne lecture,
[/vc_column_text][vc_btn title= »Nos services » style= »classic » color= »juicy-pink » align= »center » link= »url:http%3A%2F%2Fwww.eastisred.fr%2Fservices||| »][/vc_column_inner][vc_column_inner width= »1/2″ alignment= »center »][vc_single_image image= »22611″ alignment= »center »][/vc_column_inner][/vc_row_inner][/vc_column][/vc_row][vc_row][vc_column][vc_column_text]
Réservé aux abonnés
Une révolution des mœurs est à l’œuvre en Chine, rapprochant la jeune génération de leurs camarades issus des pays plus développés. Si cette métamorphose nuit aux intérêts de la Chine comme nation économique, elle lui est certainement bénéfique en termes de droits humains, tant ces changements peuvent contribuer à émanciper les femmes de leurs rôles traditionnels.
[/vc_column_text][vc_empty_space height= »18px »][thb_title style= »style6″ title= »Les jeunes se marient de plus en plus tard »][vc_empty_space height= »18px »][vc_column_text]Le « Bulletin statistique de développement des affaires civiles 2021 » (2021年民政事业发展统计公报) publié récemment par le ministère des Affaires civiles montre que 7,643 millions de couples de mariages seront enregistrés conformément à la loi en 2021. C’est la première fois depuis 2003 que le nombre de mariages est passé sous la barre des 8 millions/an.
Parmi les personnes mariée cette année-là, la proportion de personnes âgées de 30 + a atteint 48,2%, + 1,7 point de pourcentage par rapport à l’année précédente et un nouveau record. Cela fait 8 années consécutives que le nombre de mariages baisse en Chine. En 2013, on enregistrait environ 13 millions de mariages, contre 8 cette année.
Autrement dit:
- Les chinois repoussent de plus en plus l’âge de se marier.
- Ils sont de plus en plus nombreux à refuser le mariage.
- La tendance est très rapide.
En 2020, 25% des foyers en Chine sont composés de personnes uniques (China Census Yearbook-2020), soit +10 points par rapport à 2010. Les raisons: d’abord la normalisation de l’état de célibat dans la société chinoises dans les générations post-80. Cela peut résulter d’un choix actif, comme celui de la volonté de profiter de la vie et de voyager, ou d’un choix passif qui résulte des rythmes de travail (le fameux 996 [cf notre article sur le sujet],), anéantissant toute volonté de fonder une famille.
Par ailleurs, en particulier dans les campagnes, la pression financière liée au mariage dissuade de nombreux habitants de se marier. Xiaodong , un homme de 39 ans de la province du Shanxi, a déploré devant Xinhua que la dot de la mariée dans sa région s’élève à 200 000 yuans [29 000 euros], auxquels il doit ajouter l’achat d’une maison et d’une voiture [94 000 euros en moyenne]. « Il faut toujours économiser plus d’argent, s’éterniser, et ça fait presque 40 ans. Il y a des célibataires comme moi dans chaque village, (…) il y en a beaucoup« .
[/vc_column_text][vc_empty_space height= »16px »][thb_title style= »style6″ title= »La transformation des mœurs sexuelles »][vc_empty_space height= »16px »][vc_column_text]En parallèle de l’effritement de l’institution du mariage obligatoire avant 30 de la Chine traditionnelle, la jeune génération connaît un réel assouplissement des mœurs. Selon une récente étude du magazine Sanlian, les post-95 sont beaucoup plus ouverts dans leur sexualité que leurs aînés. L’âge médian du premier rapport sexuel a baissé à 19 ans, contre 22-25 ans pour la génération des années 70. Par ailleurs, là où les rapports sexuels tendaient à être considéré comme des véhicules émotionnels, une partie grandissante des post-95 (environ 40% des sondés) estime qu’il s’agit simplement d’assouvir des besoins physiologique, séparant l’acte sexuel des sentiments amoureux.
La vie sexuelle des post-90 est, par contre, beaucoup moins importante que celle de la génération des années 70, témoignant d’un désintérêt grandissant pour le sexe et d’un mode de vie moins enclin à permettre ce genre d’activités. La frustration sexuelle dans le couple est, elle, plus élevée chez les anciennes générations: 15% des femmes nées avant 1990 sont très insatisfaites, les études ne donnent pas la proportion d’hommes / contre 8% après 1990.[/vc_column_text][vc_empty_space height= »16px »][thb_title style= »style6″ title= »Le refus d’avoir des enfants »][vc_empty_space height= »16px »][vc_column_text]
Une enquête du SCMP a révélé en 2021 que 80% des « jeunes » (-18 ans) de souhaitaient pas avoir d’enfant dans leur vie adulte. S’il existe des causes matérielles à cette absence de désir, comme la difficulté de se loger dans un endroit décent pour élever des enfants, le prix de l’éducation privée indispensable à sa réussite etc… Il existe surtout une révolution des pensées chinoises portée par une nouvelle génération, dont une partie croissante puise ses aspirations dans l’exemple de leur compatriotes entrepreneurs ou expatriés dont les nouveaux réseaux sociaux chinois regorgent. Une nouvelle génération de personnes qui prônent l’hédonisme personnel dans l’instant (pour reprendre les termes de 珍妮特, RFI).
En 2021, le nombre de naissances en Chine est tombé sous les 5 millions, un chiffre historiquement bas. Pour Yi Fuxian, démographe à la School of Social and Economics de l’Université du Wisconsin-Madison: « c’est une tendance de fond en Chine. La plupart des jeunes (filles ou garçons) ne veulent qu’un seul enfant, voire pas du tout« . [/vc_column_text][vc_empty_space height= »16px »][thb_title style= »style6″ title= »Un gouvernement démuni »][vc_empty_space height= »16px »][vc_column_text]
Les mesures gouvernementales sont inefficaces. L’abolition de la politique de l’enfant unique (et ses dérivés) en 2016 n’a pas enrayé la chute de la natalité en Chine. S’il est vrai que le gouvernement central n’a pas encore mené de politique d’aide à la natalité importante, les gouvernements locaux ont, eux, multiplié les avantages: facilité d’accès à l’éducation, facilité d’accès au logement. Rien n’y fait. Depuis 15 ans, la courbe démographique chinoise poursuit irrémédiablement sa chute.
La plupart des experts du sujet, chinois ou occidentaux, s’accordent sur le fait que la tendance n’est pas réversible. Ouyang Zhezhe, étudiante en finance à Pékin interviewée par RFI en 2021, avait dit: « Je pense que ces mesures du gouvernement n’auront guère d’impact sur notre génération (…) ; la Chine deviendra un « pays du vieux » avant de rejoindre les rangs des pays développés« .
